Interview Photographe P. Bernard à Le Bosc Saint-Vincent Lespinasse - Tarn-et-Garonne


1. comment je suis venu à la photographie?

La photographie est entrée dans sa vie dès son enfance : il avait huit ans lorsqu’il reçut
en cadeau un appareil de photo. Pour Bernard Pitet, ce fut une révélation : « J’ai
découvert la force de l’image et sa capacité à restituer la réalité, la vérité des
personnes ». Et, très vite, c’est vers la photo de modèles féminins, plus particulièrement
le portrait, qu’il s’oriente, encouragé dans ce choix par son père qui, pour ses dix-neuf
ans, lui offre un nouvel appareil de photo. Depuis, parallèlement à son activité
professionnelle de pharmacien - aujourd’hui à la retraite -, il a toujours donné libre
cours à sa passion, se formant auprès de professionnels, cherchant sans cesse à
s’améliorer sur le plan technique.

2. Quel est mon parcours?

Son parcours le conduira parfois à explorer différents domaines, tels le paysage ou les
architectures, comme les pigeonniers traditionnels du sud-ouest de la France dont il est
originaire et où il habite. Mais c’est toujours au portrait féminin qu’il revient.
Aujourd’hui, il s’y consacre exclusivement, quasiment toujours en studio : « Ma
préférence va au studio, parce que je peux maîtriser la lumière. Je fais rarement de
l’extérieur... ou alors poussé par quelques modèles favoris ! » Car, s’il qualifie le travail
avec les modèles de « bonne collaboration », Bernard Pitet admet qu’il y a aussi « une
question d’affinités » : « Avec certaines femmes, l’ambiance est plus facilement cordiale
et détendue... Cela tient à leur personnalité, à la façon dont elle s’offre à moi en photo...
On apprend à communiquer. Pour moi, ce n’est pas ‘Sois belle et tais-toi’, mais
‘Montre-moi ce que tu es vraiment, dans la vie’... »

3. Comment je travaille? Quel type de matériel j'utilise?

Cette « bonne collaboration », elle existe aussi avec la maquilleuse Julie Roux et avec
deux retoucheurs, Andreii Semikin et Vanessa Flore Madec : « C’est elle qui m’a formé
à la retouche. Je retouche moi-même côté argentique ». Car notre photographe travaille
en numérique, avec un Nikon Z7 ou un Fujifilm GFX, mais aussi en argentique qu’il
juge « plus humain, moins froid », avec un Hasselblad ou un Rollei. Son rêve : « refaire
de la gomme bichromatée », procédé qui consiste à sensibiliser un mélange de gomme
arabique et de pigment afin de le fixer sur le papier.

4. La musique et la photo font ils bon ménage?

Toujours en quête de nouvelles manières de « magnifier la beauté féminine », à l’instar
de grands prédécesseurs comme Helmut Newton ou Jean-Loup Sieff dont il reconnaît
l’influence, Bernard Pitet s’intéresse aussi aux autochromes, ces images en couleur sur
plaque de verre dont certaines, retrouvées dans les tiroirs de la veille maison familiale,
ont été une source d’inspiration. Comme l’est, surtout, la musique qui, pour lui, n’est
pas une autre passion, mais « l’autre versant de la passion », et qui le suit depuis sa
jeunesse, depuis ce « premier choc musical » que fut la découverte de « La Création »
de Haydn : « Toutes mes séances photo se déroulent en musique. Je choisis telle ou telle
oeuvre en fonction de mon état d’âme qui, en retour, se modifie, se transforme. C’est une
aide à la concentration. Et je suis convaincu que le beau ne peut engendrer que du
beau ».