Interview Photographe M. Hugo à Hossegor - Landes


1. Depuis quand pratiquez-vous la photographie ?

Je n'ose pas le dire. Pure coquetterie de ma part. Si je vous dis que j'ai débuté au siècle dernier, c'est bon comme réponse ?

2. Qu'est-ce qui a déclenché chez vous le désir ou le besoin de pratiquer la photographie ?

Le désir, le besoin ?
Peut-être le sentiment confus, non avoué, que nous sommes éphémères et donc le désir, oui, de capter le beau, de tenter d'arrêter le temps, de saisir au moins cet instant précis, dans le dérisoire, l'illusoire tentative de prolonger ce sentiment de félicité devant un paysage, un monument, une femme.
Quoique la femme est à elle seule un paysage et un monument.

3. C'est donc un plaisir ?

Oui indéniablement, car si l'objet photographié existe devant l'objectif du photographe, chaque photographe va le percevoir, le rendre à son œil, à son ressenti. Un photographe est donc, à sa façon, un peintre, et il tente à chaque fois de transmettre une émotion. Ou de la garder jalousement pour lui. Dans les deux cas, nous parlons d'émotion. Et qu'est-ce que l'art, sinon le plaisir de susciter l'émotion ?

4. La valeur temps semble donc importante à vos yeux, non ?

Assurément.C'est peut-être pour cette raison que les monuments antiques exercent une sorte de fascination pour moi.Ils paraissent éternels, quand bien même ils n'ont "que" quatre à deux mille ans. Alors, que sommes-nous, êtres de chair et de sang, pauvres mortels ? Comment pouvons-nous tenter de retenir la beauté d'une femme, si ce n'est par la création d'une œuvre ? Œuvre littéraire, sculpturale, picturale, photographique, cinématographique.C'est là bien tout ce dont nous pouvons disposer pour tenter de lutter contre ce fichu temps qui passe.