Interview Photographe N. Phil à TOULOUSE - Haute-Garonne


1. Etes-vous amateur ou professionnel ?

Je n'ai pas le statut professionnel mais il m'est arrivé de rendre ponctuellement des services professionnels (créatrices de mode, troupes de danse, choeurs lyriques, troupes de théâtre, mariages, événements familiaux etc...). La photographie est avant tout pour moi un lieu de création artistique, de récréation et de partage social. J'alterne cette activité avec mon activité de massage professionnel ; les deux ont en commun la découverte de l'autre et parfois le "soin" (il y a plus souvent qu'on ne le croit une démarche de photothérapie chez les modèles).

2. Quel est votre thème de prédilection ?

Après avoir longuement préparé mes shootings pour en faire des "tableaux" et dirigé les modèles de façon exigeante, je privilégie maintenant la spontanéité, l'improvisation lors de la prise de vue, à condition d'avoir des modèles volontaires pour cet exercice et n'ayant pas froid aux yeux. Cela donne beaucoup de tri post-prise de vue mais ça vaut le coup pour les images vivantes que j'en tire. Cela ne m'empêche pas d'en tirer différentes ambiances au traitement, y compris les effets "picturaux" que j'ai toujours affectionnés.

3. Comment choisissez-vous vos modèles ?

Je ne les choisis pas vraiment, je propose en ligne via les annonces ou mes parutions, et se présente qui veut ; je ne suis pas sélectif sur le physique, mais seulement sur la motivation. Je m'intéresse au corps, sous toutes ses formes, je tente de capter son énergie, des éclairs de l'âme profonde, des miroitements de folie intime... J'ai rarement affaire à des modèles professionnels et le plus souvent ce sont des personnes qui ont peu ou pas du tout posé qui me contactent.

4. Pourquoi des modèles féminins ?

C'est une tendance naturelle chez moi, une attirance vers le Mystère Féminin qui m'a toujours habité et que je tente d'approcher et de communiquer par l'image ; par la relation modèle/photographe aussi, qui ouvre des angles et des horizons peu communs dans la complicité de l'oeuvre. Il m'arrive de photographier des hommes, c'est tout aussi intéressant intellectuellement, mais le magnétisme qui fait le creuset du geste artistique n'est pas tout à fait le même...

5. Dans quelle région vous déplacez-vous ?

Je suis basé à Toulouse, mais je me déplace facilement, dans le cadre de collaborations, dans tout le sud-ouest de la France, disons dans un cercle Montpellier, Nîmes, Pau, Limoges, Bordeaux (Occitanie, Aquitaine et un peu plus au Nord). Cela me permet aussi de voyager. Il arrive aussi que ce soit les modèles qui viennent à moi, tout est possible quand on a envie.

6. Avez-vous pensé à devenir modèle vous-même ?

Rire ! Figurez-vous que je le suis aussi ! Depuis quelques années je suis passé de l'autre côté de l'objectif et ça m'a fait beaucoup de bien à plusieurs titres. D'abord pour mon propre cas "photothérapique" on va dire, et ensuite pour mon regard de photographe et ma direction de modèles ; c'est très instructif ce tour de la question à 360° (le photographe photographié). Et se mettre à nu après avoir mis les autres à nu, ce n'est que justice non ? Quel frisson !